Alors que je viens de terminer (avec un peu de retard) Batman Arkham Origins, j'ai eu envie de faire une petite rétrospective sur la série en attendant la sortie début 2015 du prochain, et à priori dernier, opus de la saga connu aujourd'hui sur le nom de "Batman Arkham".
La série a débuté en 2009 avec Batman Arkham Asylum. A cette époque, ce titre n'évoquait jusqu'à lors qu'une excellente BD écrite par Grant Morrison et mise en image par Dave McKean. Bien que ce comics n'ai que très peu de rapport avec le jeu vidéo dont nous parlons aujourd'hui, je vous le recommandé néanmoins, d'autant plus qu'Urban Comics l'a récemment réédité en 2014. Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à notre chauve souris. Le jeu est donc développé par Rocksteady, un studios britannique alors inconnu au bataillon. Les fans doutent, mais après les premières vidéos, l'espoir est là : peut-être que Batman aura droit à un jeu en 3D digne de ce nom.
Avant cela, on avait bien eu Lego Batman, fun et complètement décalé, Batman Vengeance, pas parfait, mais assez fidèle au dessin animé des années 90, ou encore Dark Tomorrow, très fidèle au comics mais complètement injouable (je l'ai fini, je sais de quoi je parle). Mais pas de véritable référence, ce qui sera le cas de Batman Arkham Asylum ! Sorti sur PC, PlayStation 3 et Xbox 360, le jeu fait un carton ! On retrouve toute l'essence du chevalier noir : baston, infiltration, intimidation, enquête,... Même si tout n'est pas parfait, de nombreux concepts seront repris et améliorés dans les différentes suites.
Costume très fidèle, ambiance lugubre, Arkham Asylum avait tout pour convaincre son public, qu'il soit fan ou néophyte. |
Dès le premier épisode, la sensation d'incarner véritablement Batman fait son effet. Le jeu a droit a un gameplay très soigné, fluide et réactif. On incarne donc Batman qui doit se charger d'une émeute dirigée par le Joker au sein de l’asile d'Arkham. Le scénario est signé par Paul Dini, à qui l'ont doit déjà de nombreux comics du chevalier noir, mais aussi bon nombre des épisodes de la série de 1990. Hé oui, encore elle ! On parle souvent de la série de "Bruce Timm" puisque c'est l'homme derrière l'équipe qui a réalisée plus d'une centaines d'épisodes de cette excellente série animée, officiellement connu sous le nom de "Batman The Animated Serie" puis "The New Adventure of Batman" pour sa dernière saison.
Si le jeu dispose déjà d'une excellente bande son, les doublages, que ce soit en version originale ou en version française, sont aussi d'excellente qualité. Vous vous rappelez que dans le dessin animé, le Joker avait la voix du Doc de Retour vers le Futur ? Pierre Hatet double encore une fois le Joker en français, quand à Batman, c'est Adrien Antoine qui s'en charge. Il n'est autre que le doubleur de Batman dans les dessins animés sortie après 2000. C'est également la voix française de Thor dans les films, ou de Superman dans Man of Steel si vous préférez la référence (hé oui, rien que ça).
Arkham Asylum fait donc un carton, et c'est sans surprise que Warner Bros. et Rocksteady annonce rapidement une suite : Batman Arkham City prévu pour 2011, toujours sur PC, Playstation 3 et Xbox 360 !
Batman Arkham City nous permet enfin de nous promener de toit en toit dans Gotham |
Cette suite, elle avait d'ailleurs été teasé dans le premier jeu ! Dans le bureau du directeur de l'asile, si vous placiez 3 explosifs sur un mur, qui n’apparaît pourtant pas comme destructible à la vision de détective, après avoir déclenché les explosifs, vous révéliez une salle secrète contenant les plans d'Arkham City. Mais c'est quoi au juste Arkham City ? Il s'agit donc d'un quartier transformer en zone pénitencière au sein même de la ville de Gotham. Non seulement cette initiative ne plaira pas à Bruce Wayne, mais sentant qu'il se trame quelques chose de plus important encore, Batman partira à l’assaut de la mini-ville prison.
Cet "easter egg" n'avait à priori jamais été découvert avant que les développeurs du jeu n'en parle suite à l'annonce d'Arkham City. Pour en revenir à cette suite, elle se distingue du premier jeu par une approche plus "open world". Si finalement les différents quartiers qui composent Arkham City n'en font pas un lieu digne d'un GTA, le joueur reste libre de progresser dans l'histoire principale ou de suivre différentes quêtes annexes pour traquer tel ou tel criminel. Le reste du gameplay reste relativement identique, on à droit à quelques nouveautés comme le "double contre", c'est à dire la possibilité de contre deux ennemis en même temps lors des combats au corps à corps, mais aussi à de nouveaux gadgets comme la tyrolienne.
Sur la forme, cet épisode est un peu plus abouti que son prédécesseur, mais sur le fond, même si l'histoire est très sympathique (et toujours écrite par Paul Dini soit dit en passant), la narration est un peu plus hachée. Le fait que le joueur puisse se détourner quand il le souhaite de la trame principale et ainsi compléter des objectifs annexes cassait trop le rythme de l'intrigue. Difficile de faire une véritable histoire linéaire et bien rythmée lorsque c'est le joueur qui décide du quand et du quoi. Mais le jeu avait à son avantage de mettre en scène un nombres incroyables de personnages et de proposer de nombreuses références, ce qui a énormément plu aux fans. Catwoman était d'ailleurs jouables et possédait quelques quête intégrées au mode histoire. On la retrouvait également dans le mode "défis", ainsi que Robin ou encore Nightwing.
Le moteur graphique a été légèrement revu, le jeu est quand même plus beau que son prédécesseur |
Histoire de ne pas perdre la main, et surtout son publique, Warner Bros. confit le troisième volet de la série à un nouveau studio : Warner Bros. Montréal. Après s'être chargé du portage d'Arkham City sur Wii U, le studios a donc la lourde tâche de s'occuper de Batman Arkham Origins. Cet épisode se déroule avant les deux premiers, il met d'ailleurs en scène le premier affrontement entre Batman et le Joker, et ce d'une manière particulièrement bien fichue. De base, le scénario ne casse pas des briques (contrairement à Lego Batman... Briques... Lego... Haha, non ?). Alors que Black Mask s'échappe de la prison de Black Gate, Batman part à sa poursuite et découvre que Black Mask à embaucher une poignée de tueurs professionnels pour lui faire la peau. Parmi eux : Bane, Killer Croc, Deathstroke, mais également des têtes nouvelles comme l'Electrocuteur ou Copperhead. Mais heureusement, l'histoire s'étoffe par la suite et se permet quelques rebondissements bien amenés. Encore une fois, c'est toujours Paul Dini qui signe le scénario.
L'avantage d'avoir une tripoté d'assassins qui courent après Batman, c'est que cela permet d'avoir des quêtes annexes qui sont bien mieux intégré à la trame principale que dans Arkham City. C'est encore un peu fouillis, mais on est quand même plus immergé dans l'ensemble de l'intrigue.
Le système de combat n'a pas beaucoup évolué hormis quelques nouveaux gadgets |
Du côté du gameplay, le jeu propose un mode "détective" plus poussé que dans les épisodes précédents. Permettant de rembobiner des scènes de crime pour trouver des indices, même certaines quêtes annexes vous permettent d'utiliser ce système. Si finalement on reste utlra guidé, et les amateurs de point and click rigoleront devant la simplicité de ce système, l'idée est néanmoins louable et fonctionne bien en terme d'immersion. On découvre également quelques nouveaux gadgets rigolos, même si certains, comme la bombe collantes, ne sont que des variantes de gadgets déjà connu (la grenade givrante en l'occurrence).
Néanmoins, si Arkham Origins semblait au premier abord qu'une repompe d'Arkham City, il se paie de luxe d'améliorer de nombreux points. La ville est plus grande, l'histoire mieux rythmé, le système de compétences et de défi mieux fichu (à mon goût) mais, car il y a un énoooorme "mais" : il est bien plus bugué que ses prédécesseurs.
Attendre patiemment sa cible pour la neutraliser par surprise, tout un art que l'on a apprit à maîtriser tout au long des trois épisodes |
Je pourrais vous en citer quelques uns : sur Xbox 360, j'ai été incapable de continuer ma partie car une porte, sensé s'ouvrir, ne réagissait pas. Sur PC, lors d'un combat contre Bane, celui-ci m’envoie littéralement à travers le décors, et je suis tombé sous la map. Une autre fois, j’atterris au milieu d'une bande de criminels, aucun ne m'attaque, et impossible pour moi de les attaquer, car à part les déplacements, aucune touche de ma manette ne répondait. Alors j'ignore s'il faut jeter la pierre à Warner Bros. pour avoir changé de studio, car Arkham Origins reste néanmoins un bon jeu. Mieux rythmé que le précédent, plus ambitieux, les musiques sont toujours excellente, et les doublages sympa.
Parlons un peu des doublages de ce troisième épisode d'ailleurs, puisque les voix derrières les personnages ont beaucoup changés pour ce troisième épisode. En VO, exit Kevin Conroy qui s'occupait de Batman, et Mark Hamill qui doublait le Joker (oui, Luke Skywalker est, ou plutôt était, la voix du Joker dans les dessins animés et la série Batman Arkham). Batman est campé par Roger Craig Smith, qui est également la voix anglaise d'Ezio Auditore dans la série Assassin's Creed, et c'est Troy Baker, qui doublait précédemment Double face, qui se charge du Joker (Troy Baker que l'on retrouvera dans le rôle de Revolver Ocelot dans Metal Gear Solid V d'ailleurs).
Même en VF, quelques doubleurs ont changé de personnage. Par exemple, Stephane Ronchewski doublait Alfred dans Arkham City, et il double désormais le Joker dans Arkham Origins. Ce choix reste assez évidant quand on sait qu'il fallait une voix plus jeune pour le Joker et que Stephane Ronchewski est le doubleur de Heath Ledger, qui a incarné le Joker dans le film The Dark Knight. Du côté de Batman, Adrien Antoine reste la voix du chevalier noir; Ouf, il y en a au moins un qui n'a pas changé !
Batman et Gordon ne sont pas vraiment de super copain dans Arkham Origins |
Mais je pari qu'une question vous brûle les lèvres depuis que je vous parle d'Arkham Origins : pourquoi Rocksteady ne s'est-il pas occupé de ce jeu ? Étaient-ils trop occupés ? La réponse est oui ! Trop occupé par quoi ? Par le quatrième et dernier épisode de la saga : Batman Arkham Knight ! Hé oui, la Warner nous a fait le même coup qu'Activision avec ses Call of Duty en parallélisant le développement de deux jeux dans deux studios différents. Quelle bande de coquins !
La mega nouveauté dans Arkham Knight, c'est la possibilité de conduire la Batmobile. Mais on en vient à se demander si ce n'est pas la seule nouveauté... |
A l'heure où j'écris ces lignes, Batman Arkham Knight n'est pas encore sorti. Le jeu était d'ailleurs prévu pour octobre 2014 (tous les Batman Arkham sont d'ailleurs sorti à cette période), mais a été repoussé au 24 février 2015 (le même jour qu'un certain The Witcher 3 pour infos). Pour l'instant, on sait surtout que ce sera un jeu "New Gen" puisqu'il est uniquement prévu sur Playstation 4, Xbox One et PC. Les quelques vidéos sont assez prometteuse en terme de rendu graphique, même si les versions PC des précédents opus en étaient déjà assez proches. En terme de gameplay, on ne sait pas grand chose. On nous promet une ville encore plus grande, la possibilité de conduire la batmobile, de s'éjecter de la batmobile, de faire des course poursuite en batmobile, de détruire le décors en batmobile ou encore d'attaquer les criminels en batmobile. Et s'il y a autant de fois le mot "batmobile" dans ma dernière phrase, c'est parce qu'elle semble être l'argument number one de l'équipe marketing.
Espérons en tout cas que le jeu se montrera à la hauteur de nos attentes en nous proposant l'ultime conclusion à cette saga plutôt sympathique, certes pas parfaite, mais qui reste exemplaire en terme d'adaptation d'une licence telle que Batman en jeu vidéo.